LES PERTUIS : installation

Publié le par Les Pertuis

Intervention de  notre Illustre Frère  Jacques Lapeyrère pour la remise de Patente le 4 décembre 2007

 

DISCOURS D’INSTALLATION

du

SOUVERAIN CHAPITRE « LES PERTUIS »

 

Dignitaires qui êtes à l’Orient,

Très Chères SS Très Chers FF,

 

Tout d’abord, permettez-moi de me réjouir de voir que les colonnes sont très honorablement décorées, et permettez-moi de féliciter tous ceux qui ont œuvré pour la préparation de cette cérémonie.

 

Cérémonie que je n’aurais pas du présider puisque le président du Grand Chapitre Général de France ce n’est pas moi, mais le Très Illustre  et Parfait Grand Maître Jean-Paul Chérion, qui a préféré me laisser ce rôle ce soir, et se contenter d’occuper le plateau de Grand Inspecteur.

 

Cérémonie qui se déroule sous les auspices du Grand Chapitre Général de France, et au Rite Moderne, rite de fondation de la franc-maçonnerie française.

 

Peut-être que, derrière ces intitulés, ont jailli dans votre esprit une série d’interrogations qui vous interpellent, voire vous chagrinent, si vous ne connaissez pas bien, ou que vous ne vous souvenez pas de l’Histoire de la Maçonnerie française, de ses origines, et de ses pratiques ancestrales.

 

Alors, en faisant appel à votre patience et en appelant à votre indulgence, car je ne suis pas un historien patenté, tout juste un petit amateur, et je suis persuadé qu’il y a parmi vous des SS.°. Et des FF.°. bien plus érudits que moi, je vais essayer d’apporter un éclairage sur l’origine de ces termes .

 

Si vous me permettez une image, j’oserais vous dire que si je suis venu ici, aujourd’hui, c’est un peu en apôtre, pour vous apporter la bonne parole, sans autre prétention que d’essayer de vous faire aimer ce rite.

 

Ce Rite Moderne,  vous avez plutôt l’habitude de l’entendre appeler Rite Français. C’est sous cet intitulé qu’il est le plus communément connu tant en France que dans les pays voisins, et même plus loin, jusqu’au Brésil, au Costa Rica, au Chili, même si c’est de façon très confidentielle dans ces deux derniers pays.

 

Plus de quinze années durant, nous aussi, nous avons appelé ce rite par son appellation vulgarisée Rite Français.

 

Mais, aujourd’hui, des évolutions contestables qui en dénaturent le sens et lui font perdre son identité, des déviances dans la pratique de ses rituels et les multiples versions qui en existent et qui se multiplient, font que l’on ne sait plus quelle version de ce rite est encore la bonne.

 

Bien des Frères sont désappointés par cette évolution, et s’interrogent sur l’opportunité de poursuivre leur chemin initiatique dans ce rite. Il est devenu urgent de les rassurer, et de leur offrir de nouvelles structures d’accueil au sein desquelles ils retrouveront la vérité qu’ils sont venus entendre, et surtout l’authenticité qu’ils recherchent, authenticité  qui est souvent la raison qui motive en premier lieu leur démarche lorsqu’ ils s’adressent à nous.

 

Mais pour retrouver l’authenticité, il faut remonter aux sources. Et les sources du Rite Français sont contenues dans le Rite Moderne.

 

Pourquoi cet adjectif « moderne »?

 

Et bien tout simplement parce que le Rite Moderne tire son corpus initial dans le rite de la première Grande Loge de Londres, de 1717,qui fut appelée à partir des années 1750  Grande Loge des Modernes.

 

Par la suite, ce rite dit « des Modernes » fut habillé par Röettiers de Montaleau pour les grades symboliques. Il serait audacieux d’affirmer que les Quatre Ordres de hauts grades qui vinrent s’additionner aux trois premiers, sont inspirés par les mêmes origines, le corpus est totalement différent, seule l’appellation Moderne reste, et se justifie surtout par référence aux grades d’apprenti et de Compagnon.

 

Il n’empêche que le premier rite organisé, codifié, structuré, hiérarchisé, en France, est le Rite Moderne. Tous les historiens contemporains s’accordent à le reconnaître, même si l’appellation Rite Français leur vient plus rapidement à l’esprit. Et ils affirment que le Rite Moderne est bien le rite de fondation de la Maçonnerie française. Ils me l’ont certifié.

 

Mais pour pratiquer un rite et ses rituels il faut une structure juridictionnelle, et c’est là qu’intervient une seconde fois Röettiers de Montaleau, qui rédigea, non seulement les rituels des quatre Ordres, mais aussi les Statuts et Règlements généraux et les règlements particuliers de ce qui s’appela Le Grand Chapitre Général de France, qui fut créé en 1784 de façon indépendante par sept chapitres de Rose croix, composés de Frères appartenant tous, croit-on savoir, au Grand Orient de France.

 

Ce Grand Chapitre Général fut la première administration d’ateliers de hauts grades activant le Système du Grand Orient de France, car c’est ainsi que l’on appelait aussi le Rite Moderne.

 

Voilà donc pour les origines de ces termes.

 

Le grand Chapitre général, devint Chapitre Métropolitain dés la fin des années 1780, et au tout début des années 1800.

 

Il disparut progressivement  et quasi définitivement vers le milieu du XIXème siècle.

 

Quelle était la situation du Rite Français, pas encore dévoyé, ou pas encore surmultiplié en diverses versions en 1992 ?

 

Au Grand Orient, il était pratiqué par 80% des loges, et par aucun atelier de grade postérieur à la Maîtrise.

 

En région parisienne existaient deux chapitres : Jean Théophile Desaguliers, créé par René GUILY, et La Chaîne d’union, où nous fûmes baptisés Jean-Michel et moi,’ et (Jean-Claude Villant rajout J.C.V.) par un clergé plus enclin à cultiver la vanité qu’à bien dire la messe.

 

D’où l’envie qui me vint très vite de quitter cette chapelle pour d’autres horizons.

 

Mais comme il n’existait pas d’autres horizons qui cultivent le Rite de façon permanente et officielle, et  que j’enrageais de constater que le Grand Collège des Rites du GODF se refusait à activer en son sein des ateliers de HG du RF, j’entrepris contre vents et marées, et à contre courant des idées en place, de demander au Conseil de l’Ordre de nous donner la patente du RF, jusque là aux mains du Suprême Conseil.

 

Peut vous en témoigner l’ami Jean-Michel, ici présent, qui assista à tous les combats qui m’opposèrent au GCDR, à son Président, et à ses condisciples.

 

C’est ainsi que, dans un premier temps, avec l’ aide de Jean-Michel et celle d’une large quinzaine d’autres Frères, nous avons créé le 4 sept. 93 le premier chapitre de rite français dans la mouvance parisienne du GODF, le premier depuis plus d’un siècle et demie.

 

S’ensuivit le 15 janvier 1994 à Cagnes sur Mer la réactivation du Grand Chapitre Général de France.

 

En 1995 démarrait la fondation de l’association GCGDF.

 

C’est cette structure qui accueille aujourd’hui le chapitre LES PERTUIS.

 

Nous laissons à d’autres la pratique du Rite Français dans ses multiples versions et déviances, préférant nous ressourcer dans le rite de ses origines, le Rite Moderne.

 

 

J’ai dit.                          Jacques Lapeyrère

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